Quête Personnelle d'Eldalotë : Le médaillon du Glaive de la Lumière [Privé]

L'elfe baissa la tête en direction du petit être qui trottinait à coté d'elle. Elle s'arrêta, et s'assit par terre en tailleur de façon à être à peu près à la même hauteur que lui.

*rien ne sert de l'épuiser, et si il veut il pourra même monter sur un petit rocher*

- Je vous prie de m'excuser, je ne voulais pas vous déranger. Je crois que votre femme est fâchée à cause de moi.

Elle sourit à Jardinus puis soupira en repensant à la question qu'il lui avait posé.

- Je ... C'est à dire que ...

Elle soupira à nouveau

- Je n'en sais rien je suis complètement perdue.

En le voyant prêt à lui indiqué un chemin, elle leva les mains devant elle et ajouta

- Non, non pas perdue physiquement, je sais où se situe la clairière mais mon esprit est embrouillé et je dois faire des choix. Cependant, le dilemme est grand !

Elle se redressa

- Je ne désire pas vous déranger plus longtemps, je crois que votre femme n'apprécierai pas de vous savoir avec moi !

Elle se remis en marche, en direction de la clairière, elle avait fait attendre ses amis trop longtemps.

- Fâchée à cause de vous ? Ppffff ! Sottise !!!!
Cette rombière prend la mouche pour un rien. Il suffit qu'une jolie fille regarde dans ma direction pour que je croule sous les injures.
Alors ne vous tracassez pas pour ça jeune fille. Vous vous feriez du mal pour rien.

Puis, Jardinus bourra sa pipe de tabac frais et entreprit de l'allumer tout en écoutant les explications de l'elfe.

Citation :

- Non, non pas perdue physiquement, je sais où se situe la clairière mais mon esprit est embrouillé et je dois faire des choix. Cependant, le dilemme est grand ![b]

Mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre que l'elfe s'en allait déjà.

*Bigre ! Que les elfes sont mal élevés de nos jours.*

Bien décidé à le pas se laisser planté de la sorte, il alluma sa pipe et claqua des doigts avant de disparaitre ... pour réapparaitre un peu plus loin, sur la branche délicate d'un arbrisseau. Il avait trouvé plus intéressant à faire qu'un repas en compagnie d'une femme grincheuse qui promettait d'être orageux. Surtout pour lui.

- Un choix difficile hein ? Et bien, en quoi il consiste ?

Il était appuyé sur sa canne, laissant échapper un rond de fumée presque parfait tout en regardant l'elfe.

Eldalotë sursauta quand Jardinus apparu sur la branche. Puis elle éclata de rire. Un rire incontrôlable. Elle ne chercha pas à l'arrêter ni à s'excuser auprès du korrigan. Cela lui faisait le plus grand bien !

Lorsqu'elle s'arrêta, elle était presque à bout de souffle et regarda Jardinus en train de faire ses ronds de fumées.

- Je vous prie de m'excuser, c'est juste que je n'avais pas rit comme cela depuis longtemps.

Elle se rappela soudain qu'il lui avait posé une question. Elle s'assombrit aussitôt, en pensant au problème d'Häldyr.

- Je ne suis pas sure que cette histoire vous intéresse alors je ne vais pas vous parler des détails. Mais en gros, mon ami a un gros problème, et nous sommes en route pour le résoudre, sauf qu'il est possible qu'il soit menacer.

Elle se sentait mal, au bord des larmes, mais elle refusait que quiconque la voit dans cet état. Elle marque une pause, avant de reprendre. Elle inspira profondément.

- Il doit affronter son mal tout seul et cette idée me déchire, je n'arrive pas à me résoudre de ne pas intervenir. Je ne veux pas le laisser seul, mais je lui ai promis de ne pas me mettre en danger à mon tour.

Elle regardait dans le vague, la tête vers le ciel en direction de la fumée qui s'élevait.

- Le voilà mon dilemme.

Jardinus haussa les sourcils devant l'hilarité d'Eldalotë avant de les froncer.

*Oui, les jeunes elfes ont bien changer.*

Il grommela un instant avant d'écouter attentivement ce qui tourmentait la jeune elfe.

- Ainsi donc, c'est le sort de votre ami qui vous rends ainsi. Et bien, c'est simple. Si c'est pour son bien que vous ne devez rien faire, ne faite rien.

A cet instant, des bruits de pas se firent entendre et Häldyr suivit de Nadia s'approchaient d'eux. Leurs traits étaient soucieux, leurs regards fixés sur elle.

- Elda ? Tu te sens bien ? demande Nadia d'une voix douce mais inquiète.

Ce peut il qu'elle se soit trompé au sujet des morsures des rats précédents ? Eldalotë est elle aussi contaminée ? Nadia espérait que non, car cela compliquerait grandement sa tache.
Häldyr ne dit rien, mais serrait les dents.

*J'aurai dû la protéger des rats traqueurs. Je n'aurai jamais dû lui permettre de venir. C'est ma faute si elle entend des voix. Ma faute.*

Häldyr serrait ses poings à s'en faire blanchir les jointures. Il était en colère, mais contre lui-même.
Jardinus, lui, avait tout le loisirs d'observer les deux nouveaux arrivants. Un mâle elfe qui avait l'air plutôt de mauvais poil et une femelle humaine qui avait l'air soucieuse.

*Argh ! Une humaine et une femme de surcroit. Toujours synonymes d'ennuis ça. Mais bon, au moins, j'aurai une bonne excuse pour éviter le diner avec la belle-mère. *

Il se redressa et tapa deux fois du bout de sa canne sur la feuille où il était. Un jolie colibris vient se poser tout prêt de lui. Il monta sur son dos et s'approcha des deux intrus, stationnant non loin du visage d'Haldyr.

- Alors c'est celui-là qui vous pose problème hein ?

Tout d'abord surprit, Häldyr ne bougea pas, mais une chose est sûr, il n'apprécia pas le ton du petit bonhomme.

- Et qui vous êtes je vous pris ?
- Je suis Jardinus. L'esprit de cette forêt. Et vous ?
- Häldyr et voici Nadia, prêtresse de Shalymar. Je suppose que vous connaissez déjà Eldalotë ?
- Oui, en effet.
- Ravie de vous rencontrer Maître Jardinus. Je vous promets que nous prendrons grand soin de respecter votre forêt.

Jardinus fit un rapide examen de Nadia, qui trouvait ce petit homme plutôt amusant.

- Et bien, voilà quelqu'un au moins qui a le sens des convenances. Je suis charmer de vous connaitre également Madame.

Il salua Nadia en soulevant légèrement son chapeau de son crâne dégarni. Puis d'un petit coup de canne sur le flan de l'oiseau, il retourna près d'Eldalotë, ignorant un Häldyr fulminant.

- Vous ne m'avez toujours pas dis où vous vous rendez, vous et vos amis ? dit il en mâchonnant le bout de sa pipe.

Eldalotë fut surprise d'entendre les voix de ses amis. En discutant avec Jardinus elle avait arrêté de prendre garde aux autres bruits environnants.

*grave erreur ma grande*

Elle essaya de ne rien montré de cette étourderie. Puis elle laissa Jardinus s'envoler pour s'approcher d'Häldyr et Nadia.

Quand il demanda à propos d'Häldyr, elle acquiesça sans plus d'explications ou autre information.

Elle ne savait pas comment ils réagiraient s'ils savaient qu'elle avait parlé avec ce korrigan.

Elle fut aussi étonnée de la réaction de Nadia, elle ne pensait pas que la prêtresse s'inquièterait pour elle.

Eldalotë attendit que les présentations, et les piques échangées soient terminées. Elle sourit à la réaction d'Häldyr.

*il ne changera jamais, toujours à vouloir être le seul mâle parmi les femmes*

Elle regarda de nouveau Jardinus quand il lui posa une question quand à leur destination.

- Dans la forêt, maître Jardinus. Nous allons nous enfoncer un peu plus dans la forêt.

Elle avait presque murmurer la fin de la phrase, la tête à demi baissée. Elle ne pouvait pas regarder Jardinus dans les yeux plsu longtemps et encore moins Häldyr.

*tout ceci est injuste, terriblement injuste*

Elle avait encore une fois envie de s'éloigner, mais elle luttait contre l'envie de solitude qui lui prennait, tout comme les larmes qui arrivaient.

Elle relava la tête d'un coup, un sourire tout à fait naturel plaqué sur le visage et continua.

- Mais vous, pourquoi vous interessez vous donc autant à cette histoire ? Vous donnez l'impression d'être tenté par l'aventure !

L'oiseau se posa sur un branche à hauteur de ses hôtes, afin que tous puissent les voir. Jardinus laissa échappé un rond de fumer qu'il suivit des yeux avant de répondre à la question pertinente de son amie l'elfe.

- Ce n'est pas faux. J'avoue que partir à l'aventure me ferai le plus grand bien. De plus, je connais chaque sentier, chaque arbre, chaque créature de cette forêt. Donc, je vous serais forcément utile.

Ça, Häldyr n'en était pas sûr et espérait qu'il ne les accompagne pas. Les manières de ce petit machin l'exaspérait. Mais Jardinus était loin d'être impressionner par le guerrier. Il s'estimait plus futé que cette grosse carcasse de muscle. La rivalité qui s'était installé entre les deux amusait beaucoup Nadia. Mais elle le cachait autant qu'elle le pouvait pour le pas froisser Häldyr. Elle s'approcha d'Eldalotë devinant ce qui l'a troublait. Les indications qu'elle lui avait donné un peu avant était dur à avaler, mais elle devait le faire. Pour le bien d'Häldyr.

- Personnellement, je n'ai aucune objection à ce que Jardinus nous accompagne. Et toi Eldalotë ?

Häldyr lui se renfrogna sous la proposition de Nadia.

*Ben tiens, il pourra nous cassez les pieds durant tous le trajet comme ça. Un nécrarque c'était pas suffisant, il fallait un petit machin vert en plus.*

- Ca promet.

Il murmura ces deux mots discrètement. Mais pas assez apparemment car Jardinus souriait.

Eldalotë pouvait sentir l'humeur d'Häldyr sur des kilomètres. Et aujourd'hui même aveugle, et sourde elle se rendrait compte qu'il était très désapointé, voir carrément opposé à la venue du korrigan.

*pourtant je l'aime bien, moi*

Elle se redressa et regarda Nadia en lui souriant, aussi bien par amitié que par la pensée de la réaction d'Häldyr à venir.

*il n'est vraiment pas assez discret, tout le monde à du l'entendre tout à l'heure, il ne manquerait plus qu'il soupir*

- La venue de Jardinus ne me pose absolument aucun problème. S'il n'a pas peur des réaction de Madame à son retour, il est libre de venir avec nous. De toute façon, nous serions bien incapable de l'en empêcher si nous le voulions ! C'est que c'est tétu un esprit !!

Sur ce, elle se remit sur le chemin qui menait à la clairière.

*il est temps d'y aller, je nous ai trop fait perdre de temps*

En passant à coté d'Häldyr, elle glissa son bras sous le sien, comme au bon vieux temps lorsqu'ils étaient plus jeunes. Elle tourna la tête vers lui, en lui faisant son plus beau sourire et continua sur sa lancée en l'entrainant.

Häldyr fit la moue mais ne protesta pas plus que ça.

- Je suppose que je n'ai pas mon mot à dire. Et quand bien même, vous ne m'écouterez pas. Et bien soit !
Venez donc avec nous Jardinus.

Jardinus avait un air satisfait.

- Comme la ravissante elfe la fait justement remarqué, que vous acceptiez ou non, je serai quand même venu.

Häldyr jeta un coup d'oeil suspicieux à l'esprit de la forêt.

- Ben tiens.
- Bien entendu, le fait que j'échappe à un diner avec ma belle-mère n'est que pur hasard.

Sur ces derniers mots, Jardinus prit un air innocent et s'envola pour suivre les deux elfes.
Le petit manège entre les deux hommes amusait beaucoup Nadia.

- Je sens que l'on va pas s'ennuyer avec vous deux.

Nadia suivit Eldalotë et Häldyr qui s'approchaient des montures et se firent tous en selles.

- Sachez Madame, que l'on ne s'ennuie jamais avec moi. Ma compagnie est si plaisante que même les nymphes viennent me voir.
- Ah ! Et combien les payez vous pour qu'elles vous supportent ?

Jardinus lança un regard noir à Häldyr, qui était content de son effet. Il prit une longue bouffé de sa pipe en râlant dans sa barbe, laissant autour de lui un petit nuage de fumée.

Eldalotë grimpa encore une fois derrière Häldyr, ses armes étaient accrochées derrière Nadia.

Quand Häldyr piqua Jardinus, elle ne put s'empêcher de rire. Et la tête de ce dernier ne fit rien pour arranger son hilarité.

Elle finit par se calmer et tandis alors la main vers l'oiseau qui portait le korrigan. De cette manière il pourrait se reposer et les chevaux pourraient galoper.

- Et maintenant maître Jardinus, quelle est la direction que vous nous conseillez ?

Jardinus tira une longue bouffée en réfléchissant. Il connaissait bien sa forêt. Sa taille, sa densité, ses créatures, son histoire. Et il savait quel est le monstre qui s'y trouvait.

- éh bien je vous conseillerais d'éviter de suivre ce sentier. Ce qui se trouve au bout risque de vous coûter la vie à tous.
Non, allez plutôt vers l'est. Il y a un magnifique cours d'eau menant à une grotte où vit une famille de Glapfou. Des créatures adorables. Farceurs mais adorable. Oh un peu plus au nord, il y a un arbre qui abrite plusieurs couple de rossignols cendrés. On raconte que leur chant est directement inspiré des dieux.

Le discours touristique de Jardinus tapait sur les nerfs d'Häldyr.

- Seulement nous ne somme pas venu faire du tourisme.

Nadia sentit son irritation et tente de le calmer.

- Doucement Häldyr. Sa ne sert à rien de t'énerver.
Maître Jardinus, nous devons suivre ce sentier. Nous devons absolument détruire ce qui se trouve au bout. Et je suis prête à parier que vous savez ce qu'il y à là-bas n'est ce pas ?

Jardinus fit la grimace car la prêtresse avait vu juste. Il savait absolument quelle créature vivait au bout du sentier. Il regarda Eldalotë avant de se résoudre à leur servir de guide.

- Mrrrfff ! Évidemment que je sais. Un nécrarque. Je déteste les nécrarques. Aucun savoir vivre. Ils n'auraient jamais dû exister. Bbbrrrr...

Il se secoua, dissimulant ainsi un frisson de dégoût.

- Mais bon, si vous voulez vraiment y aller. Allons-y.

Il donna un petit coup de canne sur le flan de l'oiseau et prit son envole en direction du sentier.

- J'espère que vous vous êtes préparé à rencontrer cette créature.

Etrangement, il s'était prit d'affection pour l'elfe. Son chagrin l'avait touché plus qu'il n'en doutait.

Eldalotë suivait les échanges de ses camarades en silence, elle était à la fois inquiète, perdue dans ses pensées, et amusée par leurs irritations respectives.

*Qu'il est bon d'être un elfe ! sans ça je crois que je perdrais la tête*

Elle secoua vivement celle-ci comme pour en chasser les mauvaises pensés, celles qui parasitent le coeur et l'esprit.

Elle espérait que personne n'aurait remarquer son geste. Elle laissa Häldyr engager le cheval sur le sentier indiqué par Jardinus.

*Si tout fini bien, je reviendrais prendre le sentier que ce petit être m'a indiqué, si tout fini mal ...*

Elle n'osa pas finir cette horrible pensée. Au lieu de celà elle attrapa une de ses flèches et l'enchanta.

*juste au cas où*

Au fur et à mesure que vous avancez, vous vous apercevez que le paysage change. Le sol devient plus boueux, l'air est plus pesant, la végétation est dense, étouffante. Sur le sol, tu aperçois de temps en temps des os, abandonné, là. Les restes ne te permettent pas de définir à quel animal ou créature ils appartiennent. Mais ils sont là. Häldyr entendait nettement les bulles d'air remontant à la surface des marécages qui se trouvent un peu plus loin sur la gauche. Il fronça le nez en sentant la puanteur des marais.

- Je déteste les marais.
- Et bien, vous êtes mal barré mon ami. Nous sommes entouré de marécages. D'ailleurs, je vous conseillerai d'éviter de les approcher de trop près. On raconte des histoires sordides sur ses marées.
De toute façon, on est plus très loin de la tanière du nécrarque.

Nadia était nerveuse et regardait constamment sur les côtés. Elle se mordillait la lèvre inférieure sans s'en rendre compte. Signe incontestable de son stress. Elle posa son regard sur le sol et sursauta en mettant sa main devant sa bouche. Tout le monde s'arrêta en regardant tout autour pour voir d'où venait un éventuel danger.

- Qu'est ce qu'il y a Nadia ? Tu as vu quelque chose ?, dit nerveusement Häldyr.

Mais Nadia ne dit pas un mot et s'accroupit au pied d'un arbre aux branches molles, lui donnant un aspect malade. Elle prit entre ses mains le crâne d'un homme, encore surmonter de son casque. Elle le tourna pour le mettre face à elle et poussa un petit gémissement de peur en se relèvement subitement.

- On est sur un ancien champs de bataille. C'est ici que se sont battus les armées du roi Varag contre celle d'Aldyr. Autrement dit il y a des morts partout.

Jardinus voyait où elle voulait en venir et n'aimait pas ça du tout. Mais pas du tout. Häldyr voyait bien que ces reste de cadavres perturbaient Nadia. Il fallait l'en éloigner le plus possible pour le moment.

- Allez, viens. Continuons d'avancer.

Il la prit par le bras et l'entraina avec lui avant de se tourner vers Eldalotë.

- Ça va toi ?

Eldalotë suivait avec attention les réactions de ses compagnons et leur angoisse était presque palpable.

Elle comprenait leur inquiétude et la partageait.

Elle ouvrit son esprit et tenta un sort de détection d'aura. Au même moment elle entendit Haldyr lui demander si ça allait.

- Humhum, répondit-elle.

Elle n'ouvrit pas les yeux ni même la bouche. Juste un son de gorge pour dire qu'elle écoutait ce qui se disait même si elle désirait avant tout rester concentrer.

*pourvu que je ressente quelque chose*

Nos amis progressèrent rapidement dans les marécages nauséabonds. Nadia se laissa entrainer par Haldyr, regardant les moindres mouvement tout autour d'elle. Elle savait que ce n'était pas le moment de se laisser aller mais elle ne pouvait empêcher cette vague de panique l'envahir. Jardinus s'en rendait bien compte et dirigea son étrange destrier sur l'épaule de la prêtresse.

- Ne vous inquiétez pas. Tout va bien ce passer. Après tout ce que vous avez traverser jusqu'ici, ce n'est pas le moment de flancher.

Nadia savait que Jardinus avait raison. Même si elle ne parvenait pas à faire disparaitre cette bouffée de panique, elle pu cependant la contrôler. Elle ferma les yeux et respira lentement et profondément. Ce petit exercice lui fit le plus grand bien et elle retrouva son calme.

- Merci à vous Jardinus.

Le korrigan lui rendit son remerciement en hochant légèrement la tête avant de reprendre son envole.

- Prenez garde aux morts autour de nous. Souvenez vous, le nécrarque a plusieurs créatures à son service et parfois même, des morts-vivants.

A l'idée d'en croiser, Nadia eu des sueurs froides. Elle ne supportait pas les mort-vivants. Ceux-ci étaient tellement contre nature que s'en était cauchemardesque pour elle. Haldyr sentit la main de la prêtresse se crisper sur son bras. Il posa sa main libre sur celle-ci afin de la rassurer. Mais lui-même n'en menait pas large. L'ambiance qui régnait ici était étrange et malsain. Signe évident que l'entrée de leur ennemi était tout proche.

Cependant, ils passèrent les marécages sans faire de mauvaise rencontre. Autour d'eux, des bruits d'animaux invisibles les entourèrent, le craquement du bois des arbres dont le vent faisait balancer des branches, ressemblant à des bras squelettiques tentant de saisir ce qu'il y a sur leur passage. C'est dans cette atmosphère oppressante qu'ils suivirent un sentier vers la tanière du nécrarque.

Au bout de dix minutes, ils aperçurent au bout du sentier une porte en bois pourrit par l'humidité des lieux, encastré dans un immense monticule de terre et de racines. Dans un rayon de cinq mètres autour de la porte, rien ne vivait. Pas une seule plante, ni un seul animal s'était présent. Soudain, tous les animaux se turent. Même la légère brise cessa de souffler, comme si quelqu'un les avait fait tous fuir.

- Bon ben voilà l'antre de votre nécrarque. Je vous préviens, je ne rentre pas là dedans, même si l'avenir de ma forêt en dépendait. Je vous attendrais ici, au cas où l'un de vous s'en sortirait.

D'un petit coup de pied, Jardinus dirigea l'oiseau vers une grosse pierre au pied d'un saule pleureur pour s'y poser.

- Comme cela est étonnant. Je m'en doutais bien que le courage n'était pas une de vos compétences, raya Haldyr.

Jardinus ne dit rien et semblait pas disposer à répondre à la réflexion de l'elfe.

- Bien. Nous approchons à la fin de notre voyage.

* Et bientôt, ce sera la fin de votre vie. Je sais que vous êtes ici. Je sens vos âmes misérables frétiller de peur. *

Haldyr lacha la main de Nadia et serra les poings de fureur. Il sortie son épée de son fourreau et se tourna vers ses amies.

- C'est l'instant de vérité. J'espère que vous êtes prête.

* De vérité oui. L'instant où ton âme cèdera. L'instant où tu les tuera tous, car si tu ne le fais pas, ce seront eux qui te tueront. *

Haldyr ferma les yeux un instant les yeux et tenta de repousser la voix qui emplissait son esprit. Elle avait gagné en force et occupait presque toute ses pensées, affaiblissant sa résistance à sa domination.

*J'aurai dû m'en douter que j'aurai plus de mal en me rapprochant de cette créature. *

* Du mal, tu en a toujours eu mon petit elfe. Je suis beaucoup plus fort que tu ne le pense et je te ménageai jusque là. Pourquoi t'obliger de force à m'obéir alors que je peux te pervertir le temps que tu vienne à moi.
De plus, je n'ai pas besoin de te chercher car comme un chien, tu reviens vers ton maître. *

Haldyr fut prit d'une fureur meurtrière et serra à s'en faire craquer les jointures la garde de son épée. C'est d'une voix blanche et haineuse qu'il prit les devant et entra dans l'antre du nécrarque.

- Ne perdons pas de temps.

Sans attendre ses compagnes, il s'approcha d'un pas rageur vers la porte et l'ouvrit violemment d'un coup de pied avant de s'engouffrer dans l'immense terrier.

Quelle surprise peut bien vous attendre derrière cette porte ? Cette créature est elle si puissante qu'elle le laisse entendre ? Le seul moyen de savoir est de l'affronter, en espérant pouvoir libérer l'esprit torturé d'Haldyr.

Eldalotë connaissait suffisamment bien son compagnon pour deviner que le nécrarque lui parlait.
Ses traits se crispaient instantanément. Et avec sa vue d'elfe, ce la ne lui échappait pas.

Ce qui ne lui échappait pas non plus, c'est la couleur de leurs auras, plus ils avançaient plus elles changeaient.
L'aura de la prêtresse commençait à prendre un vert sombre, la couleur de la peur.

*la mienne aussi sans doute*

Celle de Jardinus basculait aussi vers cette couleur mais de manière moins nette.

*étrange ... c'est sans doute du au fait que ce soit un être magique*

Quand à celle d'Haldyr, elle oscillait entre le gris du désespoir et le noir de la haine.
Avec toutes ses couleurs, il n'était pas compliqué pour l'elfe de comprendre ce qu'il se passait.

Malgré tout cela, elle ne dit rien. Elle laissa Haldyr réconforter Nadia. Et se contenta de soupirer quand Haldyr taquina une nouvelle fois Jardinus.
Elle frissonna quand celui ci quitta son épaule pour aller rejoindre Nadia, et trembla presque quand il s'éloigna pour de bon.

*mieux vaut qu'il ne participe pas, cette forêt a besoin de lui*

Soudain Haldyr se précipita vers la porte de la cabane en face d'eux. Elle attrapa alors son poignard et le suivi
à l'intérieur.

*les dés sont jetés*

Une fois passé l'entrer, Haldyr prit quelques secondes pour accoutumer ses yeux à la forte pénombre des lieux. C'est l'avantage d'être un elfe. Leurs yeux s'adaptent plus vite que ceux des humains. Théorie qui se confirma avec Nadia qui tâtonnait un peu avant de rejoindre l'elfe, en manquant de le percuter.
La prêtresse ferma les yeux et se les massa un peu pour faire accélérer l'acclimatation de ceux-ci. Efficace ou pas, elle pu distinguer les formes de ce qui l'entourait au bout de plusieurs minutes.

L'endroit dans lequel ils avaient pénétré était rudimentaire et d'une saleté repoussante. Le couloir n'était pas très large, permettant à seulement deux personnes d'avancer de front. Le sol était de la terre battue dont des morceaux de tissus et de cuir étaient abandonné sur le sol. Certains morceaux étaient déchirés ou recouvert de sang séché. Un peu plus loin, se trouvait le reste d'un squelette humanoïde affreusement déformé. Sa mâchoire était allongé, des dents acérés émergeaient sur la partie avant de l'os blanchis. Ses bras étaient anormalement allongés et les mains se terminaient par 3 longues griffes.
Au fur et à mesure que vous progressez dans le couloir, de nombreux cadavres de créatures d'espèces diverses pourrissaient sur les côtés, entourés par leurs effets personnels, quand ils en avaient.
L'air empestait la mort et la putréfaction, englobant les corps comme des linceuls maudits. Quelques part, au bout du couloir, vous entendez des bruits étouffés de ce qui semble être des craquements et des petits cris plaintifs.

Haldyr menant la marche, conduit le reste de l'expédition vers l'entrée d'une excavation d'où proviennent les bruits que l'on entend. La pièce était éclairé par une trouée situé au plafond. Laissant la lumière permettre de découvrir un groupe de 4 créatures mi-chien, mi-serpent entrain de se repaitre de la carcasse d'un cheval. L'un de ces monstres tourne la tête vers les intrus et rugit de rage d'être déranger en plein repas, laissant voir deux longs crochets dans une mâchoire gigantesques et solides. Son corps était recouvert de grosse écailles kaki, le dotant ainsi d'une carapace. La pupille fendu de ses yeux reflétait des pulsions de meurtre et de carnage. Malgré son apparence canine, cette créature n'avait rien d'un chien mais d'une créature tout droit sortit de l'enfer qui avait soif de sang.

Ne résistant plus longtemps à ses instincts, la première créature s'élança sur les audacieux intrus.

*******
Et c'est partis pour le premier round.

Eldalotë était horrifiée par ce qu'elle voyait tout autour d'elle, et la vue des hybrides devant elle ne fit qu'accentuer son malaise.

Quand la créature avança vers eux, elle rangea son poignard et attrappa son arc.

Elle encocha une flèche et la fit flambée à mi-course grâce à l'enchantement.

*même s'il l'esquive, le feu peut leur faire peur*

Haldyr fit glisser son épée de son fourreau dans un bruit métallique et mit en position de combat. Voyant que la flèche d'Eldalotë ne lui fit rien, il espéra que sa lame pourra être plus efficace.

Pendant ce temps, Nadia commença une incantation.

La créature fonça sur l'elfe guerrier et bondit sur lui. Mais à ce moment là, la créature est aveuglé par la lumière du bâton de Nadia et au lieu de se retomber sur Haldyr, la créature se prit le mur juste à côté. Ce n'était pas le sort que Nadia avait prévu de faire au départ, mais le sortilège de Stupidité avait bien fonctionné.

Surprit par tant de maladresse, Haldyr regarda l'animal qui gisaient, inerte sur le sol. Et oui, comme quoi, la maladresse peut être fatal. Mais le bruit de cette mort stupide attira l'attention des trois autres créatures. Haldyr tient fermement son épée dans sa main droite et dégaina sa dague de la main gauche, prêt à défendre chèrement sa peau contre ces monstres.

*Pourvu que ces trois là soit aussi balourd que le premier.*

Nous verrons bien cela ...

Eldalotë rageait d'avoir raté son sort et de voir que la carapace du monstre était si épaisse.

*Il faudrait voir si ils ont une partie de leur peau plus fine*

Le temps de ranger son arc et de récupérer son fouet, Nadia l'avait mis KO.

*Encore heureux que l'un d'entre nous sache se débrouiller !*

Lorsque les autres monstres se rendirent compte de leur présence, et commencèrent à les rejoindre, elle n'attendit pas d'être à portée de 'crochet' et fit claquer son fouet.

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